La
police assassine en toute impunité
Le
gouvernement ment sans vergogne
Tract diffusé sur le marché de Périgueux par le groupe Emma Goldman de la FA
Rémi
Fraisse, jeune botaniste de 21 ans, est mort lors d'une
manifestation.
Le
rapport d'autopsie dévoilé par Mediapart indique que l'explosion
d'une grenade offensive lancée par une gendarme lui a arraché une
partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière
provoquant une mort instantanée. La police a tué, encore une fois,
et pourtant...
Et
pourtant la police n'est déjà plus coupable.
Porté
par les grands médias, le retournement s'est opéré. S'il est avéré
que la police a tiré, c'est soit par accident, soit en situation de
légitime défense. On oublie donc la disproportion entre les armes
des manifestants et celles de la police, et la responsabilité qui en
découle. On oublie que la police française, internationalement
reconnue pour son expertise en maintien de l'ordre, est organisée et
entraînée, afin d'éviter ce genre d'accident (son centre
international d'entrainement se situe justement à Saint-Astier en
Dordogne).
On
oublie que le tir tendu lui est interdit, justement parce qu'il y a
déjà eu des morts (Vital Michalon, physicien de 31 ans, tué en
1977 lors de la manifestation contre la centrale nucléaire à
Creys-Malville d'un tir tendu de grenade offensive dont l'explosion
lui fera éclater les poumons. Le premier rapport de police tentera
de faire croire à une simple crise cardiaque du fait de l'absence de
blessures extérieures visibles. L'enquête ne déterminera aucune
responsabilité et la justice aux ordres prononcera un non-lieu.)
Et
pourtant, la responsabilité ce sont les manifestants violents qui la
portent. L'enquête a échoué dans ce sens, mais a dès le début
mis en avant que le projectile aurait pu venir des manifestants. Ça
n'est pas le cas, mais l'idée que ça aurait pu l'être est quand
même un élément à charge. Les partisans de la voie légale, en
particulier les élus et représentants associatifs qui ont des
intérêts dans le débat parlementaire, se sont empressés non
seulement de se dissocier des manifestants violents, « casseurs »,
« terroristes verts », mais encore de remettre en cause leur
légitimité à participer à la contestation. Cependant s'il n'y
avait eu que la voie légale, il n'y aurait même pas eu de lutte.
Et
pourtant le coupable, c'est Rémi Fraisse lui-même.
Le
gouvernement qui dés la mort de Rémi Fraisse a su immédiatement la
vérité l'a caché pendant 48 heures pour tenter de brouiller les
pistes. Une enquête quant au contenu de son sac à dos a tenté
honteusement et en vain de prouver qu'il y aurait eu des substances
explosives ayant aggravé les séquelles. Si ça avait été le cas,
aurait-il mérité son sort ? Mais avant tout, Rémi Fraisse est
coupable d'avoir participé à cette manifestation. Ce qui est
signifié ici c'est que parce que la police était là, il n'aurait
pas dû y être, lui, et donc s'exposait de lui-même, illégalement,
au risque de subir une violence, elle légale. C'est donc illégal,
mais est-ce pour autant illégitime de manifester contre une décision
des autorités publiques sans l'autorisation de ces mêmes autorités
publiques ?
La
police ne sera jamais condamnée.
Premièrement
parce que d'habitude, elle enquête à charge, les accusés à
décharge. Comment sera monté ici le dossier ? Ensuite parce que la
police bénéficie d'un allié de choix : l’État. Les forces de
l'ordre sont le bras armé d'un ordre établi, hégémonique et
capitaliste, et l’État est le garant de cet ordre. La remise en
question de la Police implique la remise en question de l’État et
du système sur lequel est fondé la société.
La
police a tué Rémi Fraisse, comme chaque année elle en tue des
dizaines d'autres.
-
Répression des mouvements sociaux et interventions policières dans
les quartiers, causant de nombreux blessés, parfois mutilés à vie,
et même des morts.
-
Interdiction de manifester à Paris, Nantes et aujourd'hui à
Toulouse pour dénoncer ces violences de l'État, générant des
arrestations massives.
-
Vidéosurveillance dans les rues, fichage généralisé et espionnage
des échanges internet...
La
société capitaliste, via son État, ses polices et gendarmes,
affirme son véritable visage : celui du contrôle de la population
et de sa soumission à son ordre. Les méthodes de "maintien de
l'ordre" constituent en elles-mêmes un marché, une offre de
services monnayables auprès d'autres États (Michèle Alliot Marie,
alors Ministre de l'Intérieur, avait démarché Ben Ali, dictateur
de Tunisie, pour mater les révoltes populaires). Le matériel
utilisé (armes, engins...) est lui aussi un marché expérimenté en
direct sur le terrain - urbain et rural - pour être ensuite mieux
exporté.
Derrière
la façade libérale et démocratique, la réalité est là : on ne
peut manifester que si on ne remet plus rien en cause. Par le biais
des ses forces de répression, l’État élimine ceux et celles qui
refuseraient de rentrer dans la case qui leur est assignée, qui
contesteraient les règles du jeu, ceux et celles qui n'ont pas la
bonne gueule, la bonne langue, les bonnes mœurs, qui rappellent
qu'il existe un ailleurs au système. Mais c'est son rôle, c'est ce
pourquoi elle a été créée. Alors jamais la Police n'aura tort.
Les
inégalités dans la société se creusent, générant des
souffrances pour une majorité, tandis qu'une minorité s'engraisse
toujours plus, il est un devoir de se révolter, de créer une
société libre et autogérée, sans racisme, sans classes, ni
patriarcat, ni État.
Mettons
fin à l'impunité de la Police
Justice
pour les victimes de bavures policières
08/11/14
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