1er
novembre :
Journée
mondiale de Solidarité
avec
les révolutionnaires
kurdes
du Rojava !
Tract
diffusé sur le marché de Périgueux, le samedi 1er novembre 2014 par le groupe Emma Goldman de la FA
Dernièrement,
la coalition des impérialistes menée
par les États-Unis s'est vu obligée de reconnaître la résistance
acharnée des combattants et combattantes de Kobané, et les a
soutenus par des frappes aériennes. Il ne faut cependant pas être
dupes, ce revirement est purement opportuniste. Ils ont fait le pari
que Kobané tomberait rapidement et ce n'est que parce que les unités
d'autodéfense ont résisté si longtemps qu'ils se sont vu obligés
d'agir.
Il
aurait été bien trop compliqué d'expliquer pourquoi personne ne
soutenait cette ville menacée d'un massacre, que tous les médias
annonçaient comme perdue, mais qui refusait de tomber. La frontière
turque n'est toujours pas ouverte, et la répression des
manifestations de soutiens en Turquie, une trentaine de manifestants
tués, nous montre bien dans quel camp est le gouvernement
d'Erdogan.
Voilà
déjà deux ans que le Rojava, cette région syrienne peuplée
majoritairement de Kurde, s'est lancée dans la construction de son
autonomie. Il faut avant tout souligner que dans cette région de
peuplement kurde, toutes les cultures et religions sont traitées sur
un pied d'égalité. Ainsi il n'est pas rare que des cantons adoptent
trois langues officielles, et que des représentants des peuples ou
religions minoritaires aient une place attitrée dans les conseils.
On
peut ainsi trouver chrétiens et musulmans, Turcs et Kurdes, sunnites
et chiites, siégeant côte à côte, ou combattant dans les mêmes
unités d'autodéfense. Un nouveau système judiciaire se met
actuellement en place avec pour but principal d'installer un mode de
gestion des conflits plus démocratique, visant à la réhabilitation
et à la réparation plutôt qu'à la punition. Une forme
particulière d'autogestion, appelée confédéralisme démocratique
ou autonomie démocratique, propose une forme de gestion collective
de la société, basée sur des conseils de communes auxquels
participent tous les habitants, ces communes sont ensuite regroupés
en communautés de districts ou de villages, et enfin en cantons.
Le
but affiché est de combattre le principe d'État-nation, et de le
remplacer par une confédération de communes et de canton. La
résistance, tout en continuant son combat pour la reconnaissance du
peuple kurde, ne pense désormais plus que cette libération passe
forcément par un État, qui est désormais perçu comme un menace
pour les libertés, quel que soit son origine.
La
libération des femmes est l'un des éléments centraux, et les plus
mis en avant, mais ne se limite pas aux bataillons des unités
d'autodéfense féminines (YPJ). La place des femmes dans la nouvelle
organisation de la société a été repensée, et certaines mesures
ont été mises en place ; les représentants élus doivent
maintenant être deux, un homme et une femme, et un pourcentage
minimum de femmes est requis aux postes de décisions ou dans les
assemblées. La polygamie et les mariages forcés ont été
interdits, et des structures spécifiques composées de femmes sont
chargées de ces questions ainsi que des problèmes de violences
conjugales, de viols, de « crimes d'honneurs » etc.
De
façon générale, nous manquons encore d'informations sur cette
nouvelle forme d'organisation au Rojava, et nous n'avons pas la
naïveté de croire qu'une révolution détruise du jour au lendemain
les racines de toute domination. Nous ne croyons pas non plus que
toutes les mesures prises soient en accord avec nos convictions
anarchistes et que, surtout en période de guerre intense, une
solution soit trouvée à tous les problèmes de l'ancien système.
Ainsi
la question sociale est rarement abordée et en tant qu'anarchistes
nous ne pensons pas qu'une société aussi « démocratique »
soit-elle résoudra la question sociale sans redistribution des
richesses, des moyens de production, et leur gestion directe par la
population.
Cependant,
nous avons la certitude que quelque chose de nouveau se passe dans la
région, et qu'il est possible d'espérer que la révolution se
renforcera, s'étendra et vaincra au Rojava.
Plus
d'infos sur le blog Anarchistes solidaires de la résistance du
Rojava - Kurdistan : www.rojavasolidarite.noblogs.org
Des fonds pour la révolution !
Les
réfugié.e.s ont besoin d'aide ; les miliciennes et les miliciens
ont besoin d'armes ; les familles des victimes ont besoin de secours.
Comme d'autres, le mouvement libertaire lance une campagne de soutien
financier. L'argent que vous enverrez transitera par des circuits
sûrs, par l'intermédiaire des anarchistes de Turquie (DAF), en qui
le PYD et les organisations kurdes ont toute confiance. Il finira par
alimenter l'action des YPG-YPJ, des Maisons du peuple et des communes
du Rojava. Comment verser ? Par virement : À la Société d'entraide
libertaire. IBAN : FR76 1027 8085 9000 0205 7210 175 BIC : CMCIFR2A
Par chèque : À l'ordre de SEL, mention Kurdistan au
dos. À expédier à CESL, BP 121, 25014, Besançon Cedex.
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