samedi 8 novembre 2014

Contre les violences policières


La police assassine en toute impunité
Le gouvernement ment sans vergogne

Tract diffusé sur le marché de Périgueux  par le groupe Emma Goldman de la FA


Rémi Fraisse, jeune botaniste de 21 ans, est mort lors d'une manifestation.
Le rapport d'autopsie dévoilé par Mediapart indique que l'explosion d'une grenade offensive lancée par une gendarme lui a arraché une partie de la colonne vertébrale et de la moelle épinière provoquant une mort instantanée. La police a tué, encore une fois, et pourtant...

Et pourtant la police n'est déjà plus coupable.
Porté par les grands médias, le retournement s'est opéré. S'il est avéré que la police a tiré, c'est soit par accident, soit en situation de légitime défense. On oublie donc la disproportion entre les armes des manifestants et celles de la police, et la responsabilité qui en découle. On oublie que la police française, internationalement reconnue pour son expertise en maintien de l'ordre, est organisée et entraînée, afin d'éviter ce genre d'accident (son centre international d'entrainement se situe justement à Saint-Astier en Dordogne).

On oublie que le tir tendu lui est interdit, justement parce qu'il y a déjà eu des morts (Vital Michalon, physicien de 31 ans, tué en 1977 lors de la manifestation contre la centrale nucléaire à Creys-Malville d'un tir tendu de grenade offensive dont l'explosion lui fera éclater les poumons. Le premier rapport de police tentera de faire croire à une simple crise cardiaque du fait de l'absence de blessures extérieures visibles. L'enquête ne déterminera aucune responsabilité et la justice aux ordres prononcera un non-lieu.)

Et pourtant, la responsabilité ce sont les manifestants violents qui la portent. L'enquête a échoué dans ce sens, mais a dès le début mis en avant que le projectile aurait pu venir des manifestants. Ça n'est pas le cas, mais l'idée que ça aurait pu l'être est quand même un élément à charge. Les partisans de la voie légale, en particulier les élus et représentants associatifs qui ont des intérêts dans le débat parlementaire, se sont empressés non seulement de se dissocier des manifestants violents, « casseurs », « terroristes verts », mais encore de remettre en cause leur légitimité à participer à la contestation. Cependant s'il n'y avait eu que la voie légale, il n'y aurait même pas eu de lutte.

Et pourtant le coupable, c'est Rémi Fraisse lui-même.
Le gouvernement qui dés la mort de Rémi Fraisse a su immédiatement la vérité l'a caché pendant 48 heures pour tenter de brouiller les pistes. Une enquête quant au contenu de son sac à dos a tenté honteusement et en vain de prouver qu'il y aurait eu des substances explosives ayant aggravé les séquelles. Si ça avait été le cas, aurait-il mérité son sort ? Mais avant tout, Rémi Fraisse est coupable d'avoir participé à cette manifestation. Ce qui est signifié ici c'est que parce que la police était là, il n'aurait pas dû y être, lui, et donc s'exposait de lui-même, illégalement, au risque de subir une violence, elle légale. C'est donc illégal, mais est-ce pour autant illégitime de manifester contre une décision des autorités publiques sans l'autorisation de ces mêmes autorités publiques ?

La police ne sera jamais condamnée.
Premièrement parce que d'habitude, elle enquête à charge, les accusés à décharge. Comment sera monté ici le dossier ? Ensuite parce que la police bénéficie d'un allié de choix : l’État. Les forces de l'ordre sont le bras armé d'un ordre établi, hégémonique et capitaliste, et l’État est le garant de cet ordre. La remise en question de la Police implique la remise en question de l’État et du système sur lequel est fondé la société.

La police a tué Rémi Fraisse, comme chaque année elle en tue des dizaines d'autres.

- Répression des mouvements sociaux et interventions policières dans les quartiers, causant de nombreux blessés, parfois mutilés à vie, et même des morts.

- Interdiction de manifester à Paris, Nantes et aujourd'hui à Toulouse pour dénoncer ces violences de l'État, générant des arrestations massives.

- Vidéosurveillance dans les rues, fichage généralisé et espionnage des échanges internet...

La société capitaliste, via son État, ses polices et gendarmes, affirme son véritable visage : celui du contrôle de la population et de sa soumission à son ordre. Les méthodes de "maintien de l'ordre" constituent en elles-mêmes un marché, une offre de services monnayables auprès d'autres États (Michèle Alliot Marie, alors Ministre de l'Intérieur, avait démarché Ben Ali, dictateur de Tunisie, pour mater les révoltes populaires). Le matériel utilisé (armes, engins...) est lui aussi un marché expérimenté en direct sur le terrain - urbain et rural - pour être ensuite mieux exporté. 
 
Derrière la façade libérale et démocratique, la réalité est là : on ne peut manifester que si on ne remet plus rien en cause. Par le biais des ses forces de répression, l’État élimine ceux et celles qui refuseraient de rentrer dans la case qui leur est assignée, qui contesteraient les règles du jeu, ceux et celles qui n'ont pas la bonne gueule, la bonne langue, les bonnes mœurs, qui rappellent qu'il existe un ailleurs au système. Mais c'est son rôle, c'est ce pourquoi elle a été créée. Alors jamais la Police n'aura tort.

Les inégalités dans la société se creusent, générant des souffrances pour une majorité, tandis qu'une minorité s'engraisse toujours plus, il est un devoir de se révolter, de créer une société libre et autogérée, sans racisme, sans classes, ni patriarcat, ni État. 
 
Mettons fin à l'impunité de la Police
Justice pour les victimes de bavures policières


08/11/14

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